Pour le praticien prescripteur d’ARVs

B. SCIENCES ETHIQUE ET DEONTOLOGIE

 

Intermittences en cycles courts : « parce que HIV le veut bien » La possibilité d’interrompre les ARVs sans retour immédiat du rétrovirus  repose sur la physiologie pendulaire de la reproduction VIH in vivo, oscillant entre une phase de croissance linéaire lente sub-50 copies et une phase de croissance exponentielle explosive, avec retour à une apparente mollesse lente sous ARV synergiques…

Et que ce soit OFF ARV ou dans l’intervalle de temps entre une inoculation muqueuse  et les manifestations de la Primo-Infection, il faut au VIH de 7 à 21 jours et plus pour passer de sa  croissance immergée lente  infra-détectable (<50), à sa multiplication exponentielle super  détectable. ..

Cette périodicité dynamique avant, puis sous traitement, puis off traitement, puis sous reprise du traitement, donne une lisibilité quasi mathématique aux REBONDS POST-ANTIVIRAUX DIFFERES, alias retard, anergie, sidération ECLIPSE …post anti-rétro-virales…  

 

Intermittences en cycles courts  « parce que HIV le COMMANDE »  

Prenant acte de la dynamique HIV en deux phases cycliques objectives,  l’avantage  des traitements en cycles courts façon ICCARRE est d’abord et avant tout  de se conformer aux obligations éthiques et déontologiques qui incombent au médecin responsable de ses prescriptions devant la loi de ses PAIRS  … 

Dès lors que le REEL FACTUEL l’y invite,  le prescripteur est en devoir d’ajuster ses ordonnances  au nécessaire et suffisant pour atteindre / maintenir  les objectifs désignés  …Ici l’impératif est CV <50 copies dans la durée…! 

Oui  le médecin  est tenu …de préserver ses patients du surdosage comme de la surfacturation, fussent-elles réglementaires  … N’est -il pas astreint aux commandements séculiers de l’ordre médical? Devrait-il  préférer protéger des confères frileux ? des experts co-laboratoires gestionnaires? des fabricants  d'antiviraux fiévreux et inquiets ? 

ICCARRE veut aider à tenir nos prescriptions au plus près des attentes *déontologiques: prescriptions ajustées au nécessaire et suffisant…  **éthiques: conformes au Primum Non Nocere, Secundum Non Exaggerare… ***écologiques : respect des nappes (phréatiques) internes/externes…

Et sur ce chapeau d’obligations incontournables, une série de cerises secondaires  heureuses sont attendues, comme … l’aspirations des patients à des respirations spirituelles et physiologiques périodiques; motivations du preneur de pilule à endurer la contrainte médicamenteuse dans la longue durée ; gestion responsable des coûts médicinaux avec au moins 40 % de réduction des médicaments … 

Le TEMPO en deux temps du cycle de reproduction du VIH devrait être seul MAITRE-SEIGNEUR du TEMPO de nos prescriptions médicamenteuses !  

En foi de quoi, ICCARRE  ne relève pas d’abord d’une charte humaniste, du respect charitable des aspirations légitimes à moins de pills, à moins de contraintes… ICCARRE relève primo de la loi dictée par HIV le REEL commandeur … 

Objections médicales au programme intermittent iccarre

Premièrement c’est pas vrai pour tout le monde… sans doute pas trop utile aux intermittents de l’intermittence, inconstants du suivi…  non plus qu’aux (rares) patients ayant accumulé trop de mutations de résistance  dans leur VIH au fil des échecs de traitements antérieurs pour qu’on prenne le risque de le laisser filer sous pseudo-trithérapies intermittentes bancales

Deuxièmement pas avec n’importe quelles ARVs … assurément pas avec les monothérapies  anti protease, peut-être pas (encore) avec les nouvelles bithérapies - personne ne les a testé systématiquement sur ce point…Hors de quoi, toutes trithérapies synergiques  ayant durablement conduit le virus sous le tapis devrait être ok en intermittences courtes…

Troisièmement  l’inflammation résiduelle malgré un VIH indétectable fait le lit deSauf que ce mauvais augure n’a pas connu d’envol… Vérification : les marqueurs « inflammatoires » ne sont pas différents sous traitement continu ou intermittents quatre jours et moins par semaine (FASEB juin 2015, Leibowitch et al ;  essai 4D manuscrit in press). 

Quatrièmement, les réservoirs ADN à provirus intracellulaires ne diffèrent pas sous traitement continu ou intermittent (cf, références ci-dessus).

Cinquièmement, les traitements intermittents préparent mal à la guérison future … De vrai sans doute, sur un sujet aussi fumeux, c’est le pain quotidien qui manque …le plus ! 

Sixièmement quid du virus dans le sperme ou les sécrétions vaginales?  Question en retour  au traitement continu 7 jours sur 7 : la présence ou non du VIH dans les sécrétions génitales, ne prédit pas, tant s’en faut, la transmission /non transmission de l’agent rétroviral au partenaire intime…seule la charge virale plasmatique indétectable en dessous de 50 copies à tranché en faveur des couples qui voudraient se « reproduire » sans transmettre l’infection…C’est dit et redit depuis 2008 !

Objections humanistes sociologiques oui-oui-istes

Premièrement…trop compliqué pour les médecins qui ont pour habitude de prescrire sans haine ni crainte surfacturation /surdosage sur ordonnances… on laissera cet argument aux fonctionnaires de l’OMS qui ont osé l’écrire noir sur blanc…

Deuxièmement…trop incertain pour les patients… 700 années-traitements intermittents plus tard, un ou deux patients auront préféré retourner (provisoirement) à la modalité traitement continu… Dix ans plus tard pour certains, les intermittents convaincus  sont encore en joie  devant les montagnes de pilules qu’ils n’ont pas absorbées ! 

Contre-vents  établis et préjugés de la sagesse  convenue battus en brèche

OMS Genève 2017…seule une observance ininterrompue du traitement antirétroviral  …permet aux personnes vivant avec le VIH de mener une vie normale avec une espérance de vie similaire à celle d'une personne non infectée… Toute interruption du traitement peut conduire à une résistance aux médicaments de première ligne avec pour conséquences un risque d’apparition de résistances à ces médicaments et de décès”

Entre des FAITS 700 FOIS OBSERVES et des préjugés arrêtées, l’oukaze contre l’interruption du traitement façon ICCARRE s’entend comme …ASSOURDISSANT !

Après ICCARRE FASEB 2010 ICCARRE FASEB 2015 ANRS 4D 2014 (in press) et l’essai ANRS 170 QUATUOR en route  au galop, trèves de gloses … Que 100 essais ICCARRE fleurissent, et établissent les FAITS …et les dés de la Science de Non-Hasard auront été jetés…AMEN !  

Jean-François Delfraissy  Août  2017 :   il y avait un signal fort et nous ne l'avons pas suffisamment entendu. Cette expérience m'a  servi de leçon lorsque le Dr Leibowitch a proposé son projet de traitement 4 jours sur 7 ... C'est pour ça que j'ai poussé, au sein de l'agence,  à l'essai 4D …

Pour conclure en bonnes sciences, éthique, déontologie

L’interruption courte du traitement façon ICCARRE sans perte de bénéfice thérapeutique est fondée sur des bases factuelles prenant en compte la dynamique réplicative du VIH en deux phases.

L’éclipse rétrovirale a valeur de respiration rétrovirale « naturelle », en décalque de sa croissance-reproduction en deux temps, linéaire puis exponentielle. Ce tempo cyclique devrait seul dicter celui des ordonnances médicamenteuses édictées contre lui ... Aux rémittences-répits, pauses-éclipses intermittentes du VIH, ICCARRE ajuste les prescriptions à des prises de médicaments à peine moins intermittentes que lui.

Et puisqu’il s’agit d’ajustement thérapeutique, la position scientifique peut bien aller aussi dans le sens d’une amélioration de la qualité de vie des preneurs d’ARV, avec des bénéfices secondaires de l’ordre du bien commun : si moins d’ARVs c’est aussi bien, c’est mieux.